Navigation : Le Rhin risque de devenir un casse-tête fluvial

 

" 2 millions de containers par an sont transportés sur le fleuve,s'exclame Hans van der Werf. Vous imaginez s'il empruntaient le réseau routier ? Cela l'asphyxierait". Si l'enjeu est clair, le secrétaire général de la commission centrale pour l' navigation du Rhin reconnaît que le risque lié au réchauffement,lui, l'est moins. " Il n'y a pas de prévisions tangibles au-delà de 2050. Nous pouvons juste supposer des précipitations plus concentrées dans le temps, associées à des périodes plus prolongées sans précipitations." De quoi perturber la navigabilité ? La question est d'autant plus ardue que le Rhin est nourri en amont par la fonte estivale des neiges et glaciers alpins, et en aval par les précipitations hivernale et  printanières.Conséquence : en amont, les basse eaux sont en hiver et les crues en été, alors qu'en aval, c'est l'inverse. Sachant en outre qu'il n'est canalisé qu'en amont, ce qui le prémunit des basse eaux... mais lui confère une plus grande vulnérabilité au crues. L'imbroglio devient casse-tête lorsque interviennent les intérêts des neuf pays qu'il irrigue.Meurtris par le souvenir de la submersion marine de 1953 qui fit plus de 1 800 morts et très dépendants du fleuve, les Néerlandais s'inquiètent des crues et poursuivent leurs travaux sur certaines digues.D'autres privilégient l'approfondissement des connaissances, comme en témoigne la vaste étude allemande Kliwas. "Il reste les problèmes des étiage qui sont gérés au cas par cas et où tout reste à faire à l'international, confie Jean-Pierre Wagner, ingénieur de la Direction régionale de l’environnent, de l'aménagement et du logement de la Lorraine.L'idéal serait de partir sur les bases communes objectives.Nous y travaillons."